Questions posés au conseil Pastoral de Saint Jean Baptiste de Belleville
Enjeux
Arriver à communiquer aux paroissiens l’enjeu énorme de conversion spirituelle que représente la crise totale, spirituelle – sociale – environnementale, que nous traversons :
Que cette crise nous invite à questionner individuellement notre rapport à la Création, à son Créateur, aux autres et à nous-mêmes, à nos limites en acceptant de regarder les impacts très concrets de nos modes de vie au quotidien.
Ex : Qu’est-ce que je perçois sensoriellement au quotidien du monde dans lequel je vis (arbres ? oiseaux ? personnes?) Suis-je capable de m’en émerveiller ? Quelle empreinte ai-je sur les ressources ? Quel est l’âge des objets qui m’entourent ? Puis-je accepter mes limites physiques (pouvoir avoir ou non des enfants, accepter de vieillir, de ne pas être aussi rapide / intelligent / beau que je le voudrais) ? Quelles limites poser à la médecine, aux réseaux sociaux, à la technologie ? Au-delà de croissez et multipliez-vous, ai-je conscience d’avoir à charge de garder la Création et de la cultiver, des équilibres à tenir ? Ai-je conscience de la destination universelle des biens, du principe de bien commun, de solidarité)
Cette crise soulève des questions spirituelles très profondes, sous-jacentes à un quelconque début de changement, comment y répondre en tant que bon pasteur ??
Dieu attend-il de nous de « sauver » la planète alors qu’il y a eu un Sauveur ?
Si Dieu est tout puissant, et que la crise prend ses proportions, est-ce que ce n’est pas parce qu’il l’a voulu ? ne peut-il pas y mettre fin de la même manière ? La Bible parle de la fin des temps, le moment n’est-il pas venu ? Quel est mon rôle dans tout ça ?
Je pense qu’il y a également un enjeu d’évangélisation énorme. Les groupes de travail Laudato Si’ du 13e et du 18e qui rassemble environ 150 jeunes entre 20 et 35 ans cette année, comprennent une forte proportion de « catholiques sans paroisse ni pratique régulière », qui ne se sont éloignés de l’Église, qui sont sensibles à la crise en cours et que cette dernière désempare et angoisse. Ils y trouvent quelque chose qu’ils avaient perdu en cours de route : l’espérance.
l’Église a des ressources infinies à offrir par la prière, la DSE, la Bible elle-même ; et à faire partager.
Questionnement
Comment toucher tous les paroissiens ?
Au-delà de la question du jour, du créneau pour proposer les événements ; je ressens un besoin d’intelligence collective sur le sujet, de sentir que nous ne sommes pas que 7 à être préoccupés par notre conversion propre, et inquiets de ne pas voir venir celle des autres.
J’identifie plusieurs barrières :
- Une barrière intellectuelle, c’est par l’écrit, les exposés et les temps de partage en petit groupe sur base de lecture, de confrontation aux sujets que j’ai l’impression de pouvoir communiquer sur l’entrelacement des questions environnementales et sociales. Ce format exclut de facto une large part de l’assemblée qui approche Dieu autrement.
- Une barrière de classe sociale et de couleur (qui se retrouve dans les groupes de travail Laudato Si’ du 18e et du 13e)
- Une barrière de bord politique, pour de nombreux catholiques il y a un amalgame entre écologie intégrale et Europe-Ecologie-Les-Verts & la Gauche. L’écologie intégrale n’est pas « de gauche », n’est pas liée à un progressisme social à tout va, elle inclut l’Ecologie Humaine (le rapport au corps, sa marchandisation, la fin de vie, sa dignité à tout moment) ; en revanche il est évident qu’elle est plus que critique sur le système économico-politique qui sert une (grande?) partie de nos paroissiens mais qui en fragilise en grand nombre également.