A l’approche des vacances d’été, je vous propose une histoire, lue dans une coupure de journal que j’ai retrouvée tout à l’heure, en quête d’inspiration pour mon texte dans la rubrique ‘‘Regard de l’Autre’’. Cette histoire pleine d’humour, intitulée ‘‘Dieu, le coiffeur et la souffrance’’, recèle plus de sagesse et de profondeur qu’il n’y paraît…
Dans un salon de coiffure, un homme est en train de se faire couper les cheveux et tailler la barbe, et pendant que le coiffeur s’occupe de lui, la conversation va bon train. Ils en viennent à parler de Dieu. Le coiffeur dit : « Moi, je ne crois pas que Dieu existe. » « Qu’est-ce qui vous fait dire cela ? » lui demande alors le client. « Eh bien ! » dit le coiffeur, « il suffit de sortir dans la rue pour constater que Dieu n’existe pas ! Si Dieu existait, il n’y aurait pas tant de gens malades et handicapés, tant de malheureux abandonnés, sans abri ou en prison, il n’y aurait pas tant de douleurs et de souffrance partout. Je ne peux pas imaginer un Dieu d’Amour qui laisserait faire tout ça. »
Le client, ne sachant quoi répondre et préférant ne pas trop contrarier le coiffeur, qui tourne autour de lui, toujours équipé de son rasoir, garde un silence prudent. Peu après, en quittant le salon de coiffure, il rencontre à quelques mètres de là, un vagabond hirsute, assis sur le trottoir, cheveux et barbe sales et vêtu d’habits rapiécés, à qui il donne une pièce. Puis il retourne voir le coiffeur et lui dit tout de go : « Les coiffeurs n’existent pas. »
L’autre, surpris, lui répond : « Comment pouvez-vous dire ça ? Je suis là en tant que coiffeur, dans mon salon, et je viens de vous couper les cheveux, et de rafraîchir votre barbe… » Mais le client insiste : « Non, les coiffeurs n’existent pas. S’ils existaient, il n’y aurait pas tant de gens avec des cheveux hirsutes et des barbes sales, comme ceux de cet homme-là, à deux pas de votre salon ! » Indigné, le coiffeur s’écrie alors : « Mais les coiffeurs existent ! S’il est dans cet état, c’est qu’il ne vient pas me voir ! » « Exactement ! » dit le client « C’est comme pour Dieu ! Quand les gens ne vont pas le voir, ne croient ni à Ses soins, ni à Son secours, alors il y a des douleurs et de la souffrance partout ! »
‘‘Aller voir Dieu’’, c’est prier ! Et prier, nous le pouvons partout : que ce soit à Saint Jean-Baptiste de Belleville ou dans une autre église, que nous aurons peut-être la chance de visiter pendant ces vacances, ou encore dans le secret de notre solitude ou dans les rues de Paris quand nous y serons… Prier… aller voir le Seigneur… nous le pouvons toujours. C’est notre devoir de vacances, notre devoir de chrétiens. Et cet été, prions surtout pour ceux qui ne partiront pas et devront supporter la chaleur de la ville, pour tous ceux qui souffrent, partout dans le monde, surtout dans les pays accablés par la guerre, la misère et les persécutions.
Marie