Catégorie : REGARD DE L’AUTRE Page 1 of 7

Vers la lumière de Pâques

La célébration des Rameaux commémore l’entrée triomphale de Jésus à Jérusalem » … A mesure qu’il avançait les gens étendaient leurs vêtements sue le chemin… » (Lc 19,16) ; la foule agite des branches de palmier en signe d’honneur et de respect «  … les gens criaient : «  Hosanna ! » Béni soit celui qui vient au nom du Seigneur ». (Jn12,13)

Les branches des rameaux sont des symboles de paix et de renouveau, nous rappelant la victoire de Jésus Christ sur la mort , sa promesse de vie éternelle. Cette fête nous prépare au vendredi Saint ; à la Passion du Christ et à la célébration de sa résurrection.

C’est une période centrale dans le calendrier liturgique. Les rameaux selon les lieux sont bénis avant la procession des fidèles ou au début de la messe. La procession des rameaux, traditionnellement des branches de buis remonte au VIème siècle en orient, et au VIIème siècle en Occident. Officiellement cette tradition remonte au IXème siècle lorsque l’Eglise intégra la bénédiction des rameaux dans la liturgie. Elle symbolise la reconnaissance de Jésus comme Messie. Les rameaux de l’année précédente sont brûlés à l’occasion du Mercredi des Cendres, premier jour du Carême.

C’est aussi une tradition, une pratique de piété de déposer des rameaux bénis sur les tombes des proches en souvenirs des défunts, affirmant la croyance en la vie éternelle.

La bénédiction des rameaux invoque également la protection divine sur ceux qui la reçoivent et leurs foyers ; ils symbolisent la présence de Dieu dans leur vie quotidienne

La célébration des Rameaux nous invite à méditer sur le sacrifice de Jésus Christ et à son amour divin pour chacun de nous.

Danielle

Jacques, envahi par Dieu


 J’ai un grand ami, il s’appelle Jacques.

J’ai rencontré Jacques alors qu’il était déjà âgé de plus de 80 ans mais je lui ai tout de suite trouvé une fraicheur adolescente qui me ravissait. 
Jacques est petit et sa vivacité d’esprit est inversement proportionnelle à sa taille. Il adore rire à gorge déployée à ses propres blagues et cela nous fait un point commun.

Jacques vit de Dieu. Il n’a de cesse de répéter: “Tout est grâce”. Et dans sa bouche ces mots ne sont ni slogan, ni naïveté et encore moins provocation. C’est, c’est tout. A son contact, on a envie d’y croire qu’ en ce bas Monde “tout est grâce”. Mais ça frotte quand même.  
Jacques est un Père Blanc, missionnaire durant plus de quarante ans en Afrique australe. 

Entre mille et une actions au service de Dieu par les Hommes et Femmes qu’il rencontrait, il a œuvré au péril de sa vie à Soweto. Jacques a participé activement à la lutte contre l’apartheid jusqu’à assumer le rôle de rapporteur officiel de la « Commission Vérité et Réconciliation ». Jacques a été témoin de choses indicibles mais, lorsqu’il dit “Tout est grâce”, je peux presque sentir la fraîcheur du souffle de l’Esprit Saint sur mes joues.
 
ll y a un scandale, un scandale profond à évoquer la grâce face au handicap, aux guerres, à la torture, à la situation mondiale actuelle…au mal. Et pourtant, face au “Tout est grâce” de Jacques , la partie de moi qui résiste à cette idée se rétracte pour laisser de la place à celle qui brûle de désir pour notre Dieu -Miséricorde. Jacques dit qu’il faut « se laisser envahir par Dieu ».
 
Le Père Jacques Amyot d’Inville – ou Mthokozisi1 comme l’appelaient affectueusement ses amis à Soweto – est monté au Ciel tout récemment. Comme il l’était à Soweto, je crois qu’il est à sa place au Paradis.
Jacques est mon ami: quelle grâce !

Aline

  1. qui signifie “Heureux” en langue zouloue  ↩︎

Maxi pélé, mini pélé

Le grand pèlerinage jubilaire c’est celui qu’ont réalisé à Rome, du 23 au 27 février, 30 jeunes accompagnés par le Père Bruno et Joseph (séminariste), rejoints par 54 adultes, du 24 au 28 février, sous la houlette des Pères Christian et Théophile. Notre paroisse fut probablement la mieux représentée pour le diocèse de Paris.  Le rythme était alerte et les journées bien remplies. J’ai pu recueillir quelques échos : super ambiance, très bonne cohésion entre nous. Occasion de faire de nouvelles connaissances. Une pèlerine a été impressionnée par le Colisée où tant de martyrs ont versé leur sang pour l’Eglise. Une exclamation : Oh ! Que notre église est petite et sobre face à ces basiliques si grandes et si richement décorées. Bien sûr, tristesse de l’annulation de l’audience du mercredi mais qui a sans doute rendu plus intense la prière pour le pape et l’amélioration de sa santé.

     N’ayant pu me rendre à Rome, j’ai eu envie de me joindre à nos pèlerins par la prière en égrenant chaque jour leur prénom et en effectuant moi-même un petit pèlerinage à la basilique Notre-Dame du Perpétuel Secours. Qui dit pèlerinage dit marche à pied, soit 35 minutes entre mon domicile et la basilique. La Porte Sainte n’est pas vraiment indiquée, mais qu’importe, comme il n’y a qu’une porte d’entrée, je la franchis avec les yeux de la foi. J’enchaîne ensuite avec le chapelet récité par des habitués de la paroisse, la messe suivie du temps d’Adoration, comme chez nous. Peut-être quelques petits pas vers l’indulgence plénière…

     Et pourtant Rome n’était pas loin. Dans cette basilique parisienne il y a une belle icône de Notre Dame du Perpétuel Secours. Mais ce n’est qu’une des nombreuses copies de l’icône originale conservée dans l’église Saint Alphonse de Liguori à Rome. De plus, le 26 juin 1966, l’église a été élevée, par le pape Paul VI, au rang de basilique, mineure bien sûr, et rattachée à une basilique majeure à Rome, Sainte Marie Majeure. Comme quoi tous les chemins mènent à Rome…et en reviennent.

     Et pour les paroissiens qui n’auraient pu se rendre à Rome, il reste des lots de consolation, si l’on peut dire, avec les six basiliques parisiennes, désignées par notre archevêque pour accueillir les fidèles pèlerins tout au long de l’année : Notre-Dame de Paris, le Sacré-Cœur de Montmartre, Sainte Clotilde, Notre-Dame des Victoires, Sainte Jeanne d’Arc et Notre-Dame du Perpétuel Secours. Autant de mini pèlerinages à effectuer sans modération durant cette année jubilaire.

Brigitte

SUR  UN  PIED !

Une courte anecdote pour commencer. Au dernier siècle avant notre ère, il y avait à Jérusalem deux écoles de pensée juive, au sein du courant pharisien, plutôt opposées, dirigées par deux grandes figures charismatiques : Shammaï et Hillel. Un Gentil (un non juif) alla demander à Shammaï de lui expliquer toute la Torah pendant qu’il se tenait sur un seul pied. En colère, Shammaï l’envoya promener ! Le Gentil ne se découragea pas et alla voir Hillel pour lui poser la même question. Et ce dernier lui répondit simplement et gentiment, si j’ose dire : « Aime ton prochain comme toi-même ! » Le temps de se tenir sur un pied, et tout est dit !

Le prochain, le frère, voilà, tant pour le judaïsme que pour le christianisme, la clé de voute sur laquelle repose l’équilibre et la réussite plurimillénaire du judaïsme et pluriséculaire de l’Eglise. La fraternité, c’est le cœur même de notre foi. Son origine, sa source. En ce temps de Carême, il est bon de se le rappeler. Le frère est au cœur de notre vie. Parce que Dieu l’a créé pour nous par amour. Nous ne pouvons pas vivre sans frères. La fraternité n’est pas une morale, un slogan politique ou une simple inscription au fronton de nos mairies. C’est bien plus, beaucoup plus que cela ! C’est ce qui nous constitue, nous définit, nous habite en permanence. C’est un autre soi-même vital. Le frère m’ouvre toujours le chemin…

En ce temps de Carême, convertissons-nous à la fraternité ! Parce que le Christ fait de tout être humain mon frère, ma sœur. Le Verbe s’est fait frère !

« Ce que vous aurez fait au plus petit, c’est à moi que vous l’aurez fait ! »

Nous sommes un peuple de frères. C’est dans l’amour du Père, en frères, que nous devons nous aimer les uns les autres. Pendant le Carême, nous prions pour donner. Nous jeûnons pour donner. Le don de l’amour. De la vraie charité.

« Tu aimeras le Seigneur ton Dieu de tout ton coeur, de toute ton âme et de tout ton esprit. Voilà le grand, le premier commandement. Et le second lui est semblable : tu aimeras ton prochain comme toi-même. De ces deux commandements dépend toute la Loi, ainsi que les Prophètes. » (Matthieu 22, 36-40)

C’est la réponse de Jésus aux pharisiens qui lui demandaient quel était le grand commandement dans la Torah…

 Edmond Sirvente

SON VISAGE

Comme je réfléchissais au thème de ce texte, j’ai découvert qu’il paraîtra le dimanche de la Transfiguration. Étrange paradoxe, une image m’est alors violemment revenue en mémoire : une couverture de Charlie hebdo du 13 mars 2019.

Un Christ crucifié y était caricaturé, dans le but de stigmatiser les abus sexuels dans l’Église et le scandaleux silence qui les a trop longtemps couverts. Je me souviens m’être arrêtée, sidérée, devant sa reproduction en grand format au flanc d’un kiosque à journaux. J’étais à la fois choquée, blessée, et admirative du talent iconoclaste de l’illustratrice Coco, rescapée du massacre du 7 janvier 2015. On voit sur cette page un Christ couronné d’épines, un sexe masculin faisant office de long nez et de lourdes paupières qui lui tombent sur les yeux. De part et d’autre de la croix, deux rouleaux annoncent le thème du numéro. D’un côté : « Pédophilie, l’Église… » De l’autre : « …ouvre enfin les yeux ». Le Christ, ayant arraché une de ses mains au clou qui la retenait au bois, soulève d’un doigt sa « paupière » gauche et nous fixe d’un œil effaré.

Oui, l’image est cruellement choquante. Mais ce qu’elle dénonce l’est tout autant. D’ailleurs, il ne devait pas être beau à voir, le Crucifié ! Un passage y fait écho dans Le Maître et Marguerite, le fabuleux roman de Boulgakov : « Yechoua leva alors la tête. Les mouches s’envolèrent en bourdonnant, et l’on vit apparaître un visage aux yeux gonflés, boursoufflé par les morsures, un visage méconnaissable. » Ce n’est pas si loin de la description du prophète Isaïe : « Homme de douleurs, (…), il était pareil à celui devant qui on se voile la face. » « Sujet d’effroi tant son visage était défiguré. (…)En fait, c’étaient nos souffrances qu’il portait, nos douleurs dont il était chargé.» Ainsi que, oserais-je ajouter, le poids inimaginable des péchés du monde  et des nôtres.

Au fond, rien d’étonnant à ce que, pensant à la Transfiguration, je me sois rappelée cette caricature qui évoque – sans l’avoir voulu sans doute –  le serviteur souffrant d’Isaïe. Lorsque Jésus emmène avec lui Pierre, Jacques et Jean sur la montagne, il leur offre une vision de gloire, qui les prépare – et nous prépare – à vivre le traumatisme de la Passion. Déjà, il leur a annoncé qu’il fallait « que le Fils de l’homme souffre beaucoup ». Bientôt, il les appellera à le suivre au jardin de l’agonie. Puis le visage transfiguré sur le Thabor sera défiguré au Golgotha. Sur mon chemin de carême, j’aimerais garder au cœur ces deux visages pour ne pas oublier que l’un ne va pas sans l’autre. Mais que la face rayonnante du Ressuscité nous attend au matin de Pâques !

 Marie-Hélène D.

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