A Paris, la grande exclusion est particulièrement visible et préoccupante. Des hommes, mais aussi des enfants, des jeunes et des femmes se retrouvent dans les rues, été comme hiver. Dans ce contexte, le Vicariat à la solidarité du Diocèse de Paris a lancé en 2007 l’opération Hiver Solidaire qui fait maintenant partie du dispositif d’accueil des personnes sans-abri au sein de la ville de Paris. Il propose une mise à l’abri des personnes exclues dans les locaux des paroisses participantes tous les soirs durant les mois d’hiver, de décembre à mars.

Accueillir les personnes de la rue dans les paroisses de Paris

La priorité donnée au lien fraternel conjugué à l’expérience et au savoir-faire des équipes paroissiales est maintenant reconnue par l’État qui finance deux postes de travailleurs sociaux au sein de l’association Aux captifs, la libération. Leur mission est d’aider les équipes de bénévoles dans le suivi des personnes accueillies et préparer ainsi avec elles, l’après Hiver solidaire.

En 2007, les paroisses de Paris ont commencé à offrir un hébergement à des personnes isolées dans la rue, souvent connues des paroissiens. Aujourd’hui, se créée dans ces paroisses une relation d’amitié fraternelle entre les habitants du quartier et les gens de leurs rues. Un lit dans un endroit chaud, un dîner et un petit déjeuner, pendant plusieurs semaines : chaque paroisse s’organise à sa façon, en fonction de ses possibilités matérielles et humaines. Hiver Solidaire irrigue la paroisse et parfois met en mouvement tout un quartier, certains bénévoles n’étant pas des habitués de la paroisse. Pendant l’accueil, la présence d’un prêtre est souvent appréciée des personnes accueillies.

« Comme en famille »

Les accueillis sont peu nombreux (3-8), tout comme les bénévoles des paroisses qui se relaient chaque soir pour dîner et dormir avec eux. Autour de la table, on discute, on partage le repas et ses histoires, puis on joue aux cartes. Côté bénévoles, c’est généralement une présence « à la carte » : un ou plusieurs repas, une ou plusieurs nuits, mais aussi des intentions ou une veillée de prières… Côté accueillis, le respect de certaines règles est indispensable, notamment concernant l’alcool et la violence. Une charte est établie.

L’être humain est fragile. S’il n’est pas entouré, il meurt. Ici, je me sens aimé.

Omar