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« Chante et Danse pour ton Dieu »

Ce weekend la Musique est à l’honneur, comme chaque année, le jour de l’été. Une bonne occasion pour réfléchir sur la place de la Musique, des chants, dans notre vie.

Avez-vous déjà fait l’expérience d’une musique qui s’invite dans votre esprit, en boucle? Personnellement, oui. Le jour où j’ai posé sur papier celles qui me venaient, même celles en langues étrangères, j’ai pu me rendre compte à quel point elles renvoyaient à mon état émotionnel profond, comme pour m’aider à m’en rendre compte.

J’ai eu alors la conviction que les chansons ne parlent pas seulement à notre intelligence, mais entrent en résonnance avec l’être entier (corps, cœur, esprit) et qu’elles se font médiatrices entre nous et nous-mêmes, les autres, et Dieu.

D’où venaient-elles ces chansons-miroir ? de l’Esprit ? Dieu me parle-t-il à travers les chants qu’il m’inspire ? (« … sur nos lèvres inspire un chant, Viens Esprit Saint… »)

Après réflexion, n’y-aurait-il pas des similitudes avec les psaumes du roi David et les cantiques de Zacharie, de Marie, de Syméon ; qui expriment avec exaltation, par tout leur être ce qu’ils ressentent comme profondément vrai dans l’instant ? et dans lesquels d’autres, sur des générations, pourront se reconnaître ?

question est, à quel point adhérons-nous à ce que nous chantons et/ou entendons, notamment lors de la messe ? Les chants de la messe sont choisis en réponse au temps liturgique, aux textes du jour. Ils reprennent des fondements de la Foi ou même des passages de l’Ecriture ; et aident même à les mémoriser !

Vous les avez entendus. Mais les avez-vous écoutés ? Avez-vous adhéré aux paroles ? Sont-elles restées dans l’oreille ou ont-elles touché le corps et le cœur ?

Nous croyons que Dieu parle à travers les Ecritures ; et nous lui répondons dans la Foi. L’Écoute de la Parole est le 1er commandement pour le peuple. « Shmah Israël »,  (Dt 6, 4-5). « Écoute, Israël ! L’Éternel, notre Dieu, est le seul Éternel. Tu aimeras l’Éternel, ton Dieu, de tout ton cœur, de toute ton âme et de toute ta force. »

Mais la réponse faite à toute son importance, c’est notre réponse de foi qui scelle l’Alliance. Le chant est une forme de réponse, et il permet à l’assemblée de faire corps. Il me semble que la manière dont nous écoutons et/ou unissons notre voix aux chants de la messe exprime quelque chose de notre foi et de notre communion, que nous offrons à Dieu. En tout cas c’est ce que j’ai pu observer à mon échelle.

Au fur et à mesure de la pratique de la chorale, j’ai compris qu’il existait chez moi un lien étroit entre l’affirmation de soi, celle de la voix et celle de la foi. Mon interprétation d’un chant dit quelque chose de mon adhésion au texte, de l’état de confiance (foi) que j’entretiens avec ma propre voix, et de la communion aux autres et à Dieu ce jour-là.

En ce weekend de Fête de la Musique, je vous souhaite de faire vôtres les paroles des chants d’Eglise ! « Il est bon de louer le Seigneur, et de chanter, le nom du Dieu le plus haut ». Et n’hésitez pas à le vivre en communauté ! Les chorales et le groupe Louange de la paroisse seront ravis de vous accueillir , j’en suis sûre! Bel été à toutes et à tous !

Pauline

Trente pèlerines et Édith Stein

Le dernier week-end de mai, une trentaine d’entre nous se sont retrouvées à Tri-Château, accompagnées par notre père Christian. Une petite communauté de pèlerines reflétant bien la richesse de notre paroisse dans sa diversité, réunies autour de la belle figure d’Édith Stein. Cette brillante philosophe allemande, de famille juive, passionnée par la recherche de la vérité, se convertit au Christ après avoir lu en une nuit la vie de Thérèse d’Avila. Entrée au Carmel, tout en gardant le désir de rester solidaire de ses frères juifs – au plus fort du nazisme – elle sera déportée et gazée à Auschwitz. Elle est canonisée en 1998 sous le nom de sœur Thérèse-Bénédicte de la Croix par le pape Jean-Paul II.

Juive, philosophe, carmélite, sainte… Autant de qualificatifs qui auraient pu être intimidants pour nous ! Et si beaucoup des textes de cette forte personnalité, aussi intellectuelle que mystique, ne sont pas forcément faciles d’accès, d’autres se révèlent si concrets, si évidents, qu’ils ont nourri très simplement nos moments de partage. Lire ensemble, par exemple qu’ « il s’agit seulement d’avoir un petit coin tranquille où l’on puisse converser avec Dieu comme si rien d’autre n’existait », a suscité des témoignages d’une grande sincérité, chacune parlant de ses rapports à la prière, avec ses bonheurs, ses aridités ou ses moments de vide. Et lorsqu’on s’est hissées un peu plus haut, face à cette exigence : « Nous devons créer dans notre vie un espace pour le Sauveur eucharistique, afin qu’il puisse convertir notre vie en sa vie. Est-ce trop demander ? On a le temps pour tant de choses inutiles… », difficile de ne pas se sentir concernée !

Et puis, un « pélé » de ce genre, c’est aussi un joyeux moment de sororité – et je ne vous parle pas des chambrées à quatre ou cinq lits ! – où on rit, où on blague, où on pleure parfois, où on se confie, où on chante et prie, à trente voix ou dans le silence. Beaucoup des liens qui s’y créent demeurent. Et je sais, pour ma part, à quel point mon regard sur telle ou telle que je ne connaissais qu’en « apparence » a pu se transformer, pour le meilleur et sûrement pour longtemps !

Comme nous étions entre femmes, nous avons échangé aussi sur cette spécificité, qu’Edith Stein a particulièrement étudiée. « L’imitation de Marie, a-t-elle écrit, n’est pas différente de l’imitation du Christ pour la simple raison que Marie fut(…)le premier et le plus parfait portrait du Christ. C’est pour la même raison que l’imitation de Marie n’est pas seulement affaire de femme, mais le devoir de tous les chrétiens. »

Et c’est ainsi que nous avons porté, dans notre pèlerinage des femmes, tous les membres de notre paroisse, y compris les hommes !

Marie-Hélène D

La vengeance de Dieu

     Lorsque je lis certains passages de l’Ancien Testament, je suis étonnée, et même irritée, de voir les mots de vengeance, colère, courroux attribués à Dieu. Serait-il belliqueux, jaloux, tyrannique, impitoyable ? N’est-ce pas plutôt les hommes qui plaquent sur Dieu toutes leurs turpitudes ? Certes, bien souvent, Dieu profère des menaces à leur encontre, mais ces menaces ne sont jamais exécutées. Elles ont pour but de ramener les hommes vers Dieu, de leur faire entendre raison, de leur faire comprendre qui Il est. De nombreux lecteurs de la Bible ont une fausse vision de Dieu : un vieillard barbu, impassible, lointain, assis sur son trône, image largement véhiculée par l’iconographie.

    Comment se fait-il que Celui qui nous a créé par amour, selon la belle définition de st Irénée : « Au commencement, Dieu modela Adam non par besoin, mais pouvoir cristalliser en lui ses bienfaits » soit perçu ainsi. Certains textes donnent quelques éléments de réponse. Un passage du Livre de l’Exode (32, 7-14) est révélateur : l’épisode du veau d’or provoque le courroux du Seigneur qui dit à Moïse : « Maintenant, laisse-moi faire ; ma colère va s’enflammer contre eux et je vais les exterminer ». Moïse apaise le visage du Seigneur « qui renonça au mal qu’il avait voulu faire à son peuple ». Voici la réponse du Seigneur : « Je les guérirai de leur infidélité, je les aimerai d’un amour gratuit, car ma colère s’est détournée d’Israël. » Également en Isaïe 35, 4 : « …Voici votre Dieu : c’est la vengeance qui vient, la revanche de Dieu. Il vient lui-même et va vous sauver »

     J’ai enfin trouvé la réponse : la vengeance de Dieu est une vengeance d’amour, un surcroît d’amour. Il nous faut passer du Dieu vengeur au Dieu miséricordieux. Car « le Seigneur est tendresse et pitié, lent à la colère et plein d’amour … »  (Ps 102). La miséricorde exprime le soin dont le Père entoure ses enfants. Elle consiste à avoir le cœur qui bat pour les pauvres. Le mot miséricorde, dit st Thomas d’Aquin, signifie un cœur rendu misérable par la misère d’autrui. Lors du Jubilé de la Miséricorde (8/12/2015 – 20/11/2016), le pape François invitait à mettre la miséricorde au centre de notre vie personnelle et de nos communautés. Le but est de faire l’expérience du pardon de Dieu, de sa présence à nos côtés et de sa proximité quand nous en avons besoin.

     La plus achevée et la plus sublime vengeance d’amour de Dieu n’est -elle pas celle de la vengeance sur le Mal par le moyen de la Croix ? « Christ est ressuscité des morts. Par sa mort, il a vaincu la mort. A ceux qui sont dans les tombeaux, il a donné la vie » (Tropaire de la liturgie grecque de Pâques).

Brigitte

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Déclaration de Mgr Laurent Ulrich 

Quel regard portons-nous sur les personnes en fin de vie ?

Une majorité de Français se déclare pour l’aide à mourir, nous dit-on, mais ce sont des Français en bonne santé que l’on interroge, des Français qui ont peur de la souffrance possible à l’approche de la mort, et c’est légitime. Ceux qui ont un jour rencontré des soignants dans un service de soins palliatifs savent que les personnes qui sont accompagnées dans ces services ne demandent pas la mort. Elles demandent à être soutenues dans leur chemin, soulagées dans leur douleur, entourées si l’angoisse vient. Et ces personnes, ainsi que leurs proches, sont effectivement soutenues, soulagées, entourées. On regrette – et nous le regrettons vivement – que les soins palliatifs ne soient pas partout accessibles, que le précédent plan de déploiement sur le territoire n’ait pas été achevé. C’est pourquoi nous accueillons comme indispensable l’accélération de la mise en place sur tout le territoire des soins palliatifs prévue dans le projet de loi dont l’examen débute au Parlement.


Mais pourquoi, si l’on compte que ce nouveau plan de développement des soins palliatifs portera ses fruits, vouloir aussi le recours à l’euthanasie ou au suicide assisté ?
Bien entendu, tel qu’il est fixé dans le projet de loi actuel, ce recours est strictement encadré : critères d’application, contrôles et évaluations, temps de réflexion incompressible… Mais d’une part, c’est bien à notre système de soins tel qu’il est – et non à un système de santé idéal ou idéalisé – qu’il sera confié d’encadrer ces gestes.


Comment pouvons-nous croire que nos établissements de santé pourront le supporter, ces mêmes établissements où les soignants se dévouent de toutes leurs forces, avec courage et humanité, sans toujours parvenir à accompagner leurs patients faute de moyens, faute de personnels ; où parfois, malgré les efforts des médecins et des infirmiers, on meurt dans les couloirs des urgences sans avoir été pris en charge ? Comment pouvons-nous croire que ce système de soins-ci sera en mesure d’absorber la charge de travail et la charge psychologique, que la réalisation humaine d’un geste aussi grave implique ? Comment pouvons-nous croire que l’euthanasie ou le suicide assisté seront réalisés dans le respect de ce que la loi prévoit, sans risque d’approximations ou de raccourcis ? Mais aussi, comment pouvons-nous imposer aux soignants d’être ainsi tiraillés entre le geste qui soigne, auquel ils ont consacré leur vie, et celui qui tue ?


D’autre part, le parcours naturel de toute loi sociétale est de voir son champ d’application s’élargir au fil du temps, de sorte qu’en l’espace d’une génération, un texte qui ne concernait que quelques cas exceptionnels devient d’application bien plus vaste.


Pouvons-nous vraiment croire que le cadre fixé aujourd’hui demeurera inchangé pour les années à venir ? Et le premier critère à disparaître – qui a déjà disparu, en à peine quelques jours d’examen du texte en Commission spéciale à l’Assemblée nationale ! – ne sera-t-il pas celui d’un pronostic vital engagé, ouvrant ainsi la voie à l’euthanasie ou au suicide assisté pour des personnes en situation de handicap ou de dépression ? Le texte qui arrive au Parlement est déjà méconnaissable par rapport à ce qui nous a été présenté il y a un mois, tous – y compris les auteurs de la première mouture du projet de loi – le reconnaissent. Qui nous garantira vraiment, durablement, que la France ne suivra pas dans les prochaines années le même chemin que les autres pays, dont la promptitude à euthanasier nous choque à juste titre ?

Pour nous, l’interdit de tuer demeure un principe fondateur de la société et l’ouverture d’une brèche dans cet interdit comporte le risque énorme de voir se multiplier les cas d’exception qui auront été admis en très petit nombre dans le projet de loi initial. La référence légale ici instituée exonère la décision morale que cet interdit a pour vocation d’encadrer.

Croyants et non croyants, citoyens que nous sommes, nous sommes nombreux à ne pas pouvoir nous résoudre à ce changement définitif de paradigme. Nous avons déjà manifesté à de nombreuses reprises combien, davantage qu’une aide à mourir, c’est d’une aide à vivre dont notre société a besoin. S’il existe encore une liberté à conquérir, c’est, aujourd’hui, la liberté de ne pas être poussé vers la sortie, de bénéficier de tous les soins, de toutes les cures possibles jusqu’à ce qu’il ne soit plus raisonnable d’aller plus loin. S’il existe encore un droit à reconnaître, c’est le droit d’être considéré comme une personne vivante, une histoire unique, une dignité ineffaçable, jusqu’au bout. La mort n’est là que quand la vie s’est éteinte, pas avant. Les changements sémantiques ne pourront jamais cacher que l’« aide fraternelle à mourir » est toujours la mort donnée par autrui, même si cet autrui est un collège professionnel.


Oui, en réalité la question qui nous est posée aujourd’hui est celle du regard que nous portons sur les personnes en fin de vie. Ne devrions-nous pas leur témoigner humanité et tendresse, en leur démontrant avec la simplicité et l’efficacité des gestes du soin qu’elles sont, comme les plus vulnérables, les membres les plus précieux de notre corps social ? Ce que nous croyons, le témoignage que nous voulons porter, avec tous ceux qui sont engagés depuis des années dans cet accompagnement, c’est que le progrès et l’humanité d’une société se mesurent aussi à la manière dont elle considère les plus faibles, les plus petits et les plus fragiles, à la place qu’elle leur fait, à l’attention qu’elle leur manifeste.


Il existe aujourd’hui des moyens sans cesse en progrès qui permettent précisément cela : lutter contre la douleur, accompagner fraternellement, éviter toute forme d’acharnement thérapeutique. Ces moyens qui ont déjà été introduits dans la loi précédente Claeys-Leonetti et qui ont fait leurs preuves, peuvent et doivent être davantage appliqués ; c’est la dette de notre société vis-à-vis des personnes malades que de s’y employer, avant que de céder à la tentation d’une fuite en avant qui entretiendra davantage l’angoisse et les conflits que l’apaisement auquel tous aspirent.

Mgr Laurent Ulrich
Archevêque de Paris

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