Paris, le 31 décembre 2022,
Benoît XVI est retourné à la maison du Père. Celui qui se présentait, le jour de son élection, comme un « simple et humble travailleur dans la vigne du Seigneur » aura marqué durablement et en profondeur l’Eglise de ce début de XXIe siècle, qu’il a aimée et servie tout au long de sa vie.
Dernier pape à avoir participé au Concile Vatican II, Joseph Ratzinger a longuement médité le mystère de l’Église dans notre monde, à partir de la constitution conciliaire Lumen Gentium, pour laquelle il a travaillé comme jeune théologien, ainsi que la place du Peuple de Dieu dans le dialogue entre le Seigneur et les hommes et les femmes de notre temps.
A la fin de son pontificat, Benoît XVI identifiait précisément dans ce dialogue, voulu par Dieu, entre l’Église et l’humanité, les fruits que le Concile a continué de porter pendant 60 ans, et dont nous pouvons, encore aujourd’hui, nous émerveiller : le développement constant de la doctrine sociale de l’Église, la liberté de conscience, le dialogue interreligieux…
La pensée de Joseph Ratzinger, théologien, celle de Benoît XVI, pape, m’ont beaucoup marqué. Ses écrits ont nourri mon apprentissage de la théologie tout au long de mes études, comme dans ma vie de prêtre et d’évêque. Pendant son pontificat, en tant que vice-président de la Conférence des évêques de France, j’ai eu la chance de pouvoir nouer avec lui une relation empreinte d’attention fraternelle. Lui, dont les connaissances lui permettaient d’intervenir sur un grand nombre de sujets, prêtait toujours une grande attention aux questions qui lui étaient posées. Son humilité, sa recherche de la Vérité, son exigence de respect pour la dignité de tout homme et de toute femme, sont pour nous tous un exemple à suivre.
Aujourd’hui, je rends grâce à Dieu pour cette vie donnée totalement au Christ, dans le service de Son Église. Puisse-t-Il, à l’heure-même où Il accueille Son serviteur dans la douceur infinie de Son amour, nous donner de comprendre et d’aimer pleinement l’héritage, la richesse de l’enseignement, la profondeur spirituelle que nous laisse Benoît XVI, humble et fidèle disciple du Seigneur.
+ Laurent Ulrich
Archevêque de Paris