Édito
De la mort à la Vie…
La Semaine Sainte qui est au cœur de notre vie chrétienne manifeste ce que nous devons croire par-dessus tout : l’amour de Jésus pour le pécheur – pour moi – est sans limite et plus fort que tout !
Cette victoire de l’amour que Jésus a vécu dans son corps, il l’accomplit réellement en nous aujourd’hui !
Tout alors est changé. Le chrétien persécuté découvre là que son sang a du prix : il sauve le monde… La famille déchirée redécouvre dans sa douleur la possibilité d’actes de réconciliation. Le pécheur comprend que la puissance de l’amour qui a cassé la pierre du tombeau, peut casser, oui casser, son cœur de pierre et lui réapprendre à aimer ! La communauté découvre qu’elle est capable de faire une place à ceux qu’on ne veut plus intégrer…
On va s’émerveiller devant les progrès du monde, mais le plus important, c’est ce qui a changé ici : ce jour où le Christ est ressuscité ! Et cette résurrection change le cours de l’histoire… En fait, c’est le commencement d’un monde nouveau : « Il germe déjà, ne le voyez-vous pas ? » Voilà la Bonne Nouvelle. Et bien souvent, nous ne nous en rendons pas compte.
C’est à nous chrétiens qu’est confiée la mission d’annoncer cette Bonne Nouvelle et d’en témoigner par toute notre vie ! Le chrétien est un disciple de la Vie et il est envoyé pour être témoin et messager de l’Évangile de la Vie ! Cela implique aussi un risque : au nom de cette option pour la Vie, c’est accepter d’aller à contre-courant, d’être en contradiction avec certains modes de pensée !
Dire Oui à la Vie, c’est dire Oui à tout ce qui est grand et beau dans cette Vie et d’abord à la dignité inaliénable de toute personne humaine ! Alors s’ouvre à nous, à l’échelle de la personne, de la famille, de la paroisse, de la nation, de l’Église, la possibilité et le désir d’actions qui changent réellement la vie des personnes, non selon une démagogie bien-pensante mais selon l’esprit des Béatitudes…
N’ayons pas peur de rendre compte de l’espérance qui est en nous ! Jésus Christ est vraiment ressuscité ! Alléluia
Bonne et Sainte fête de Pâques à tous !
Père Christian +
Regarde l’autre
Le combat de l’amour
Le 3 avril 1994, il y a aujourd’hui 26 ans, mourrait le professeur Jérôme Lejeune. Le 21 janvier dernier, le pape François au nom de l’Église toute entière, le reconnaissait vénérable. En ce jour de Pâques, comment ne pas évoquer sa mémoire ? Lui qui a choisi, malgré toutes les attaques auxquelles il a dû faire face, de défendre la vie et la vie la plus faible aux yeux des hommes.
Très jeune il choisit de consacrer sa vie aux enfants déficients mentaux. Il devient ainsi un des plus grands chercheurs dans le domaine de la génétique. En 1958, dans le laboratoire du professeur Turpin, en collaboration avec Marthe Gauthier, il découvre la cause de ce qu’on appelait alors le mongolisme, et qu’on nommera désormais la trisomie 21.
En un temps où l’immense majorité des enfants porteurs de cette trisomie 21 sont rejetés par notre société, pour ne pas dire évacués, il nous montre que la Vie gagne sur la mort.
Mais il ne faut pas se tromper de regard.
C’est la faiblesse qui sauve le monde. Le monde n’est pas sauvé par la Résurrection mais par la Croix, tandis qu’au même moment les ténèbres recouvrent Jérusalem comme ils couvrent aujourd’hui peut être notre monde. Ce n’est pas un Dieu triomphant mais un Dieu souffrant qui donne la vraie dimension de l’homme. Car l’amour ne parade pas, l’amour se fait humilité, dépendance et faiblesse.
Et la lumière de la Résurrection destinée à transformer le monde éclate dans la nuit quand cette même Jérusalem dort.
Alors que le professeur Jérôme Lejeune soit aujourd’hui ignoré même des étudiants en médecine, qu’importe ! Il est, et demeurera, celui qui a porté la gloire de la croix et l’Espérance de la Résurrection pour et par chacun des plus faibles des enfants du Père, car son seul combat a été, toute sa vie, le combat de l’amour.
Albéric