Depuis quelques années, nous passons la période du 15 août en Vendée chez une chère amie avec qui nous partageons des rires et notre foi.
J’ai été fortement interpellée cette année par l’exhortation de l’Union Internationale des Supérieures Générales (UISG) pour vivre le 14 août une journée de jeûne et de prière pour la Paix. Je ne suis pas une grande coutumière du jeûne. Mais l’appel de ces femmes consacrées œuvrant chaque jour aux périphéries du monde a résonné : j’ai proposé à ma famille et amie de porter le jeûne pour nous tous et de jalonner ensemble notre journée de prières. Et c’est ce que nous avons fait. Je n’ai pas eu faim ce jour-là. Comme j’ai beaucoup marché, j’ai ressenti un peu de fatigue que j’ai offerte en pensant à celles et ceux qui doivent parcourir des kilomètres à pied pour quelques miettes de pain.
Je souhaitais ponctuer cette journée spéciale par une messe. Arrivée à l’église, une assemblée dense et inhabituelle était présente. Très vite, nous nous voyons remettre un flambeau entre les mains : point de messe ce soir, c’est le départ d’une procession à la Vierge – ce qui n’était pas prévu à mon programme ! Je jette un coup d’œil plus précis à l’assemblée : des chasubles, des costumes et drapeaux vendéens, des familles aux enfants très nombreux et trop bien coiffés.
Belleville me semble à des années-lumière et cette phrase me traverse l’esprit : « Je ne veux pas que l’on me voit avec ces gens-là. » La réponse du Seigneur ne tarde pas à fuser : « Ces gens-là comme tu le dis sont aussi tes frères et sœurs. » D’accord Seigneur. C’est donc ici que tu m’attendais. J’ai donc marché encore, cette fois en procession, au milieu de chants en latin que j’ignorais et de frères et sœurs que j’ignorais aussi.
Et ce fut, si ce n’est agréable, une vraie interpellation spirituelle. Merci Seigneur de m’avoir indiqué, avec un humour qui est bien le tien, le chemin de jeûne qui devait être le mien : celui ô combien difficile de mes préjugés.
Aline