2ème Dimanche temps ordinaire – Année B

1 S 3, 3b -10.19 . Ps : 39 (40) ; 1 Co 6, 13c -15a.17 -20 ; Jn 1, 35 -42

Édito

Prions pour l’Unité des Chrétiens

Du 18 au 25 janvier, nous entrons dans la semaine de prière pour l’unité des chrétiens. Cette semaine est un appel à prier et à travailler pour la réconciliation et l’unité dans l’Église, avec notre famille humaine et avec toute la création.
Nous vivrons cette semaine en méditant le verset biblique de cette année : « Demeurez dans mon amour et vous porterez du fruit en abondance » (Jean 15).
En demeurant dans l’Amour de Dieu, nos cœurs apprennent à accueillir l’autre dans sa différence, et à l’aimer pour ce qu’il est. Nous ne sommes pas obligés d’être d’accord sur tout pour nous rencontrer. Souvent, nos différences sont des richesses.
Cet apprivoisement mutuel par la rencontre permet de grandir dans l’unité, et non dans l’uniformité. Cela vaut pour de nombreuses dimensions sociales de nos existences (dans l’église catholique, dans nos familles, nos paroisses et surtout, cette semaine entre les différentes branches du christianisme).
Cette prière du père Paul Couturier (+1953), apôtre de l’œcuménisme nous accompagnera durant la semaine :

Seigneur Jésus, qui à la veille de mourir pour nous, as prié pour que tous tes disciples soient parfaitement un, comme toi en ton Père, et ton Père en toi, fais-nous ressentir douloureusement l’infidélité de notre désunion.
Donne-nous la loyauté de reconnaître et le courage de rejeter ce qui se cache en nous d’indifférence, de méfiance, et même d’hostilité mutuelle.
Accorde-nous de nous rencontrer tous en toi, afin que, de nos âmes et de nos lèvres, monte incessamment ta prière pour l’unité des chrétiens, telle que tu la veux, par les moyens que tu veux.
En toi, qui es la charité parfaite, fais-nous trouver la voie qui conduit à l’unité, dans l’obéissance à ton amour et à ta vérité. Amen !

En raison du couvre-feu, les initiatives en présentiel n’auront pas lieu, mais c’est l’occasion de vivre les nombreuses initiatives en ligne pour la Semaine de prière pour l’unité des chrétiens. Par exemple, la Communauté du Chemin Neuf propose de l’enseignement et de la prière chaque jour : https://directs.chemin-neuf.fr/
La paroisse Sainte-Cécile de Boulogne-Billancourt retransmettra une célébration œcuménique via YouTube le Mercredi 20 janvier à 19h sur le lien suivant :
www.youtube.com/watch?v=AFDUpyufZus&feature=youtu.be

Père Baptiste

REGARD L’AUTRE

Perdre un proche à Noël…

Noël pour un chrétien devrait être la période la plus heureuse de l’année. Cette fois, dans mon cas personnel, le moment des fêtes a été considérablement terni.
D’abord, la joie des retrouvailles en famille face à la mer. Puis, le 25 décembre, le coup de théâtre de l’annonce d’une accélération de la maladie et que la nonna (grand-mère en italien), personnage central de notre famille, nous avait quitté, au bel âge de 92 ans. Et quelques jours plus tard seulement, le décès du papa de la meilleure amie de notre fille d’un cancer fulgurant.
Ces deux départs, l’un sans doute plus « naturel » que l’autre, m’ont rappelé, une fois de plus, la fragilité de notre condition humaine, et m’ont amenée à réfléchir de nouveau à la mort, à son mystère, à ce qu’il y a après. Surtout que le père de cette amie de notre fille était jeune, emporté à seulement 49 ans par un cancer. Les souvenirs ont afflué, de nouveau je me suis interrogée sur le sens de ces disparitions, sur la force de ma foi…
Bien sûr, tous les dimanches, dans le crédo nous disons « je crois en la résurrection de la chair et à la vie éternelle « ou bien » j’attends la résurrection des morts et la vie du monde à venir ». Mais on n’est plus à l’époque de la foi du charbonnier où on ânonnait, sans trop y réfléchir, ce genre de prières. Quand nous, chrétiens de 2021, prononçons ces paroles, mesurons-nous vraiment ce qu’elles signifient ? Imaginer le paradis ou l’au-delà nous est très difficile.
Beaucoup d’entre nous auront perdu cette année un proche, souvent à cause de cette affreuse épidémie de Covid 19. Et bien sûr nous trouvons complètement injuste d’être privés de cette personne. Comme moi, il y a 36 ans, beaucoup seront en colère, peut-être contre Dieu lui-même, et tentés de rejeter leur foi chrétienne.
Mais contrairement à ce que je pensais à l’époque, ce n’est pas lui qui nous envoie toutes ces épreuves. Lui est là, en réalité, pour nous aider à les surmonter. Et quand le désespoir semble vouloir l’emporter, si on se tourne vers Dieu, en priant, il saura trouver les mots qui nous apaisent. Il nous expliquera où sont partis nos êtres chers et ce qu’il en est de leur âme.
A nous esprits rationnels vivant dans des sociétés où d’aucuns visent l’immortalité grâce aux progrès de la médecine ou à la conquête d’autres planètes, des sociétés où la mort est mise à l’écart, qu’on ne veut pas voir, Il explicitera ces mots simples qu’on dit à la mort de quelqu’un, comme : « il est monté au ciel ou au paradis », et ils prendront leur vrai sens.
Ce paradis ne se situe ni dans l’espace, ni dans le temps, mais dans une autre dimension. La vie éternelle n’a rien à voir avec la vie terrestre, matérielle et biologique. Ce qui reste et relie nos actions terrestres et notre nouvelle vie dans l’au-delà aux côtés de Dieu et de nos êtres chers, c’est l’amour, celui que nous donnons et aurons reçu sur terre, et l’immense amour du Père, qui s’est fait homme puis a sacrifié son propre fils pour nous, dans d’horribles souffrances, mais qui l’a fait ressusciter pour nous redonner l’espoir que la vie éternelle existe vraiment.
Notre espérance c’est, une fois notre propre vie accomplie, en suivant, autant que faire se peut, les enseignements du Christ, de retrouver nos proches dans cet au-delà et de nous fondre en un tout, nous unissant à Dieu.
Pour terminer cette réflexion, je voudrais citer un Angélus du pape émérite Benoît XVI datant de 2008 que je trouve très apaisant en ces temps troublés.

« Où que tu puisses tomber, tu tomberas entre mes mains et je serai présent jusqu’à la porte de la mort. Là où personne ne peut plus t’accompagner et où tu ne peux rien emporter, c’est là que je t’attends pour transformer pour toi les ténèbres en lumière. (…) Puisse Marie étoile d’espérance rendre plus forte et authentique notre foi en la vie éternelle ».

Françoise