Le 7 août 2023, dans l’avion qui le ramenait à Rome après les JMJ de Lisbonne, le pape François avait déclaré : « J’irai à Marseille, mais pas en France ». Cela m’avait passablement énervée. Comment ? Marseille n’est plus en France ? Il me fallait regarder cela de plus près. En fait, le voyage du pape se situait dans le cadre des Rencontres de la Méditerranée avec des thèmes qui lui tenaient particulièrement à cœur dont l’exploitation des migrants dans la Mare Nostrum et la recherche de la paix en Palestine

C’est dans le sillage de cet événement qu’a pris place l’odyssée du Bel Espoir, navire école de la paix : 8 mois de navigation (mars à octobre 2025), 30 ports, 200 jeunes qui se relaient à raison d’une vingtaine toutes les deux semaines lors de huit étapes. Il s’agit d’une initiative sociale qui comporte des activités d’inclusion et qui vise à garantir un environnement sans inégalités ni préjugés. C’est aussi une démarche œcuménique et interreligieuse.                    

Cet été, je me suis donc embarquée sur le Bel Espoir, par la pensée et l’imagination, grâce à quelques reportages de La Croix. Ce bateau est une véritable « tour de Babel » de la paix. Ces jeunes, de toutes nationalités, partagent les richesses de ce qu’ils sont : leur culture, leur langue, leur religion, jusqu’à échanger des recettes culinaires et à les concocter à bord. Vivre sur une goélette à trois mats et de 29 m, ce n’est pas toujours évident. L’espace de chacun est limité. La plupart des « moussaillons » n’ont jamais navigué voire, pour certains, jamais quitté leur pays. Chacun met la main à la pâte. La navigation est une aventure délicate. Et pour avancer, chacun doit être à son poste sous les ordres du capitaine. N’est-ce pas une belle façon de vivre la paix ? Des liens se sont tissés d’une rive à l’autre car la Méditerranée unit les cœurs et les cultures.

    Il ne nous est, sans doute, pas demandé de vivre une telle aventure. Mais nous ne pouvons pas nier que les guerres se multiplient. Aujourd’hui, on compte 61 conflits dans 36 pays. « Le monde est en feu » disait sainte Thérèse d’Avila.  Et comment ne pas évoquer le conte amérindien du colibri qui, pour éteindre un feu de forêt, s’active pour chercher quelques gouttes d’eau. Les autres animaux, agacés, lui disent : Tu es fou. Ce n’est pas avec ces quelques gouttes d’eau que tu vas éteindre le feu. Et le colibri de répondre : je le sais, mais je fais ma part. Alors, chacun de nous sera-t-il un colibri ?

                                                                                                                          Brigitte