Auteur/autrice : Etienne CETAIRE Page 2 of 14

Trente pèlerines et Édith Stein

Le dernier week-end de mai, une trentaine d’entre nous se sont retrouvées à Tri-Château, accompagnées par notre père Christian. Une petite communauté de pèlerines reflétant bien la richesse de notre paroisse dans sa diversité, réunies autour de la belle figure d’Édith Stein. Cette brillante philosophe allemande, de famille juive, passionnée par la recherche de la vérité, se convertit au Christ après avoir lu en une nuit la vie de Thérèse d’Avila. Entrée au Carmel, tout en gardant le désir de rester solidaire de ses frères juifs – au plus fort du nazisme – elle sera déportée et gazée à Auschwitz. Elle est canonisée en 1998 sous le nom de sœur Thérèse-Bénédicte de la Croix par le pape Jean-Paul II.

Juive, philosophe, carmélite, sainte… Autant de qualificatifs qui auraient pu être intimidants pour nous ! Et si beaucoup des textes de cette forte personnalité, aussi intellectuelle que mystique, ne sont pas forcément faciles d’accès, d’autres se révèlent si concrets, si évidents, qu’ils ont nourri très simplement nos moments de partage. Lire ensemble, par exemple qu’ « il s’agit seulement d’avoir un petit coin tranquille où l’on puisse converser avec Dieu comme si rien d’autre n’existait », a suscité des témoignages d’une grande sincérité, chacune parlant de ses rapports à la prière, avec ses bonheurs, ses aridités ou ses moments de vide. Et lorsqu’on s’est hissées un peu plus haut, face à cette exigence : « Nous devons créer dans notre vie un espace pour le Sauveur eucharistique, afin qu’il puisse convertir notre vie en sa vie. Est-ce trop demander ? On a le temps pour tant de choses inutiles… », difficile de ne pas se sentir concernée !

Et puis, un « pélé » de ce genre, c’est aussi un joyeux moment de sororité – et je ne vous parle pas des chambrées à quatre ou cinq lits ! – où on rit, où on blague, où on pleure parfois, où on se confie, où on chante et prie, à trente voix ou dans le silence. Beaucoup des liens qui s’y créent demeurent. Et je sais, pour ma part, à quel point mon regard sur telle ou telle que je ne connaissais qu’en « apparence » a pu se transformer, pour le meilleur et sûrement pour longtemps !

Comme nous étions entre femmes, nous avons échangé aussi sur cette spécificité, qu’Edith Stein a particulièrement étudiée. « L’imitation de Marie, a-t-elle écrit, n’est pas différente de l’imitation du Christ pour la simple raison que Marie fut(…)le premier et le plus parfait portrait du Christ. C’est pour la même raison que l’imitation de Marie n’est pas seulement affaire de femme, mais le devoir de tous les chrétiens. »

Et c’est ainsi que nous avons porté, dans notre pèlerinage des femmes, tous les membres de notre paroisse, y compris les hommes !

Marie-Hélène D

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Déclaration de Mgr Laurent Ulrich 

Quel regard portons-nous sur les personnes en fin de vie ?

Une majorité de Français se déclare pour l’aide à mourir, nous dit-on, mais ce sont des Français en bonne santé que l’on interroge, des Français qui ont peur de la souffrance possible à l’approche de la mort, et c’est légitime. Ceux qui ont un jour rencontré des soignants dans un service de soins palliatifs savent que les personnes qui sont accompagnées dans ces services ne demandent pas la mort. Elles demandent à être soutenues dans leur chemin, soulagées dans leur douleur, entourées si l’angoisse vient. Et ces personnes, ainsi que leurs proches, sont effectivement soutenues, soulagées, entourées. On regrette – et nous le regrettons vivement – que les soins palliatifs ne soient pas partout accessibles, que le précédent plan de déploiement sur le territoire n’ait pas été achevé. C’est pourquoi nous accueillons comme indispensable l’accélération de la mise en place sur tout le territoire des soins palliatifs prévue dans le projet de loi dont l’examen débute au Parlement.


Mais pourquoi, si l’on compte que ce nouveau plan de développement des soins palliatifs portera ses fruits, vouloir aussi le recours à l’euthanasie ou au suicide assisté ?
Bien entendu, tel qu’il est fixé dans le projet de loi actuel, ce recours est strictement encadré : critères d’application, contrôles et évaluations, temps de réflexion incompressible… Mais d’une part, c’est bien à notre système de soins tel qu’il est – et non à un système de santé idéal ou idéalisé – qu’il sera confié d’encadrer ces gestes.


Comment pouvons-nous croire que nos établissements de santé pourront le supporter, ces mêmes établissements où les soignants se dévouent de toutes leurs forces, avec courage et humanité, sans toujours parvenir à accompagner leurs patients faute de moyens, faute de personnels ; où parfois, malgré les efforts des médecins et des infirmiers, on meurt dans les couloirs des urgences sans avoir été pris en charge ? Comment pouvons-nous croire que ce système de soins-ci sera en mesure d’absorber la charge de travail et la charge psychologique, que la réalisation humaine d’un geste aussi grave implique ? Comment pouvons-nous croire que l’euthanasie ou le suicide assisté seront réalisés dans le respect de ce que la loi prévoit, sans risque d’approximations ou de raccourcis ? Mais aussi, comment pouvons-nous imposer aux soignants d’être ainsi tiraillés entre le geste qui soigne, auquel ils ont consacré leur vie, et celui qui tue ?


D’autre part, le parcours naturel de toute loi sociétale est de voir son champ d’application s’élargir au fil du temps, de sorte qu’en l’espace d’une génération, un texte qui ne concernait que quelques cas exceptionnels devient d’application bien plus vaste.


Pouvons-nous vraiment croire que le cadre fixé aujourd’hui demeurera inchangé pour les années à venir ? Et le premier critère à disparaître – qui a déjà disparu, en à peine quelques jours d’examen du texte en Commission spéciale à l’Assemblée nationale ! – ne sera-t-il pas celui d’un pronostic vital engagé, ouvrant ainsi la voie à l’euthanasie ou au suicide assisté pour des personnes en situation de handicap ou de dépression ? Le texte qui arrive au Parlement est déjà méconnaissable par rapport à ce qui nous a été présenté il y a un mois, tous – y compris les auteurs de la première mouture du projet de loi – le reconnaissent. Qui nous garantira vraiment, durablement, que la France ne suivra pas dans les prochaines années le même chemin que les autres pays, dont la promptitude à euthanasier nous choque à juste titre ?

Pour nous, l’interdit de tuer demeure un principe fondateur de la société et l’ouverture d’une brèche dans cet interdit comporte le risque énorme de voir se multiplier les cas d’exception qui auront été admis en très petit nombre dans le projet de loi initial. La référence légale ici instituée exonère la décision morale que cet interdit a pour vocation d’encadrer.

Croyants et non croyants, citoyens que nous sommes, nous sommes nombreux à ne pas pouvoir nous résoudre à ce changement définitif de paradigme. Nous avons déjà manifesté à de nombreuses reprises combien, davantage qu’une aide à mourir, c’est d’une aide à vivre dont notre société a besoin. S’il existe encore une liberté à conquérir, c’est, aujourd’hui, la liberté de ne pas être poussé vers la sortie, de bénéficier de tous les soins, de toutes les cures possibles jusqu’à ce qu’il ne soit plus raisonnable d’aller plus loin. S’il existe encore un droit à reconnaître, c’est le droit d’être considéré comme une personne vivante, une histoire unique, une dignité ineffaçable, jusqu’au bout. La mort n’est là que quand la vie s’est éteinte, pas avant. Les changements sémantiques ne pourront jamais cacher que l’« aide fraternelle à mourir » est toujours la mort donnée par autrui, même si cet autrui est un collège professionnel.


Oui, en réalité la question qui nous est posée aujourd’hui est celle du regard que nous portons sur les personnes en fin de vie. Ne devrions-nous pas leur témoigner humanité et tendresse, en leur démontrant avec la simplicité et l’efficacité des gestes du soin qu’elles sont, comme les plus vulnérables, les membres les plus précieux de notre corps social ? Ce que nous croyons, le témoignage que nous voulons porter, avec tous ceux qui sont engagés depuis des années dans cet accompagnement, c’est que le progrès et l’humanité d’une société se mesurent aussi à la manière dont elle considère les plus faibles, les plus petits et les plus fragiles, à la place qu’elle leur fait, à l’attention qu’elle leur manifeste.


Il existe aujourd’hui des moyens sans cesse en progrès qui permettent précisément cela : lutter contre la douleur, accompagner fraternellement, éviter toute forme d’acharnement thérapeutique. Ces moyens qui ont déjà été introduits dans la loi précédente Claeys-Leonetti et qui ont fait leurs preuves, peuvent et doivent être davantage appliqués ; c’est la dette de notre société vis-à-vis des personnes malades que de s’y employer, avant que de céder à la tentation d’une fuite en avant qui entretiendra davantage l’angoisse et les conflits que l’apaisement auquel tous aspirent.

Mgr Laurent Ulrich
Archevêque de Paris

Conférence Sœur Anne Lécu

Dimanche 18 Mai à 16h30

Religieuse dominicaine, auteur de plusieurs livres de spiritualité, dont récemment, à partir du prophète Elie, « Le Seigneur n’était pas dans le feu » (Cerf), sœur Anne Lécu exerce la médecine dans une maison d’arrêt d’Ile-de-France depuis 1997.
Dans le cadre des conférences de notre paroisse, Saint-Jean-Baptiste de Belleville (Paris 19, métro Jourdain), elle nous emmène le dimanche 18 mai à 16h30 sur les chemins de l’Espérance, thème de l’année jubilaire : « De quoi l’espérance chrétienne est-elle le nom ? Certainement pas du fait que  »ça ira mieux demain », car elle naît dans la nuit, au pied de la croix, devant un tombeau où repose le corps du Seigneur. Aussi est-ce peut-être du côté de la nuit, de la non-évidence, du murmure, qu’il faut en chercher la trace »

Qu’est-ce qu’un « homme de Dieu » ? Qui est Élie, le prophète adversaire des prophètes de métier ? Pourquoi l’Éternel lui donne-t-il pour mission de renverser les idoles qui ravagent son temps et hantent notre quotidien ? Comment le cherche-t-il dans le feu, la tempête, le tremblement de terre, mais en vain ? Et comment le trouve-t-il aux confins du silence ?
Il fallait Anne Lécu pour nous restituer, vivant, ce prédicateur zélé de l’unique vrai Dieu et nous faire les compagnons, vécus, de son périple où il récapitule chaque étape fondamentale et chaque épisode crucial de la Révélation biblique. Passeur entre le Sinaï de Moïse et le Thabor de Jésus, le veilleur solitaire de l’Horeb et du Carmel ne va cesser d’inspirer toute vocation à cheminer avec le Très-Haut. Et les leçons de sa ferveur contemplative, de se transmettre à nous dans la discrétion du silence.

Si ce livre apporte des clés historiques, exégétiques, patristiques qui font de nous les contemporains d’Élie, il ne compose pas moins une cantate mystique par les fulgurances poétiques qu’il offre. Un texte-événement !

Laudato Si’ SJBB – mai/juin 2025

Il est définitivement temps de quitter nos tombeaux !

Et en plus cette année nous fêtons les 10 ans de l’encyclique Laudato Si’ de notre cher défunt Pape François !

Deux raisons pour réorganiser dans la cour de la paroisse des événéments Laudato Si’ d’ici la fin juin : atelier vélo ? fresques ? atelier couture/réparation ?

Pour faciliter l’organisation, nous aimerions connaître vos envies et vos disponibilités :

et hop : un petit formulaire à compléter

Et d’ici, pour les motivé(e)s, un atelier jardinage se tiendra le jeudi 8 mai de 11h à 13h suivi d’un déjeuner partagé. 

Objectif : Fleurir le parvis de l’église grâce aux bacs créés par les Scouts.

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