Noël est passé

Ca y est, Noël est arrivé ! Le Temps de l’Avent qui nous y préparait en travaillant le Pardon, la Foi, la Joie et la Paix a pris fin. On peut ajouter à ces valeurs celles de l’Amour, de la Simplicité, de la Sobriété, de l’Accueil du Pauvre – leçons de la crèche où est né le Divin Enfant.

Ce qui m’interroge depuis tant d’années, c’est l’écart grandissant entre ce Noël chrétien qui nous met en joie en paroisse, et le vécu réel de ce temps de Noël en famille.

•La pauvreté et la simplicité de la crèche sont confrontées à l’opulence des cadeaux et des repas, des déchets

•Le pardon, la paix et la joie sont confrontées à l’appréhension des retrouvailles des discussions avec le tonton jugé raciste, machiste, xénophobe ou d’extrême-droite ou avec la nièce gauchiste, végé ou vegan et féministe, avec le neveu trop libéral, avec le beau-frère trop « beauf », la cousine trop dépressive, la belle-fille qui a choisi Marie et non Marthe… sans parler des différences de caractères…

Noël met à l’épreuve nos capacités réelles d’accueil de la différence de l’autre, au sein de nos propres familles. Noël rassemble dans une même pièce des visions du monde aux antipodes, des inquiétudes… Comment espérer une situation politique stable si nous-mêmes n’arrivons pas à supporter la différence de l’autre le temps d’un repas ? Dans une période de tensions, qui exacerbe les positionnements politiques et militants des uns et des autres, comment réussir à nous désarmer intérieurement pendant quelques jours ?

Il y a un véritable enjeu à cela : le maintien de cette fête.

J’observe dans mon entourage déjà un certain recul. Certains ont jeté l’éponge, et ne fêtent plus Noël en famille, mais entre amis ou alors plus tard le 27 ou le 29 décembre. Certains subissent d’être privés de Noël car se retrouvent seul(e) quand les parents sont décédés, quand les enfants ont grandi et sont à l’étranger, ou dans la belle famille, ou quand les histoires de famille, aux séparations, aux non-dits ont triomphé…

Joyeux constat 4 jours après Noël me direz-vous… Si je le dresse, ce n’est pas avec l’idée d’accabler, mais de réveiller notre charité, notre espérance et notre créativité.

Comment continuer de faire croire à Noël ? Comment faire déborder l’Amour chrétien autour de nous à Noël ? Quelles voies pour ouvrir des voies ? Comment montrer l’exemple?

Sur internet vous trouverez de nombreux conseils de « Noël Laudato Si’  » pour lutter contre la déferlante d’objets flambant neufs et d’emballages, (objets de seconde main, les emballages en tissu, les cadeaux immatériels (massage, ciné, spectacles…)…)

Mais les idées de « Noël Fratelli Tutti » sont moins répandues : peut-on réapprendre à accueillir celles et ceux qui sont seuls pour Noël (pas juste en laissant une assiette symbolique) ? le temps d’un apéro ou du dessert pour commencer ? inciter nos amis militants à une trêve de Noël, les inciter à l’écoute ? Si nous avons la chance de vivre de vrais Joyeux Noëls, comment les ouvrir à celles et ceux qui en sont privés pour les y faire goûter ? Je n’ai pas de réponse, mais à l’heure des bonnes résolutions, nous avons maintenant un an pour y réfléchir.

Pauline HÉNAFF

On a tous quelque chose en nous d’Isaïe

Depuis plusieurs années maintenant, je vis le temps de l’Avent accompagnée quotidiennement par la voix de mon prophète préféré, le grand Isaïe.

Je dis préféré car il me semble qu’il en va des prophètes comme des Saints : certains ont le don de savoir susurrer personnellement à notre oreille et nous font plus que d’autres cheminer vers Dieu. Ce sont en quelque sorte nos « chouchous en Christ » – je doute que cette expression fasse date.

Si la méditation de la Parole est un excellent pain quotidien de l’Avent, un autre beaucoup plus amer est celui de l’actualité. Et non, la réouverture de Notre-Dame ne suffit pas à elle seule à endiguer le flot de souffrances que trop de nos frères et sœurs, et « sœur notre mère la Terre » comme priait Saint François d’Assise subissent au quotidien.

« Seigneur, comment vivre ici-bas en gardant l’Espérance ? »

C’est par ce cri adressé à Dieu que j’ai reçu de re-contempler la prophétie d’Isaïe au-delà de son message principiel pour nous Chrétiens : la venue d’« un rameau (qui) sortira de la souche de Jessé »,* notre Christ Jésus.

Et à cette aune, 

… quand je désespère face au marasme des réseaux sociaux et des fake news, je me souviens qu’ « Il ne jugera pas sur l’apparence ; il ne se prononcera pas sur des rumeurs »

… quand je pleure les inégalités sociales dont est percluse notre société, je me redis qu’ « avec droiture, il se prononcera en faveur des humbles du pays »

… quand je suis pétrifiée face au Mal, je ferme les yeux et vois qu’un jour « Le loup habitera avec l’agneau, le léopard se couchera près du chevreau, le veau et le lionceau seront nourris ensemble. »

… quand l’angoisse face au désastre climatique m’étreint, je m’accroche à l’horizon où « le lion , comme le bœuf , mangera du fourrage »

… quand malgré tout la charge est trop lourde, j’appelle à moi « l’esprit du Seigneur:  esprit de sagesse et de discernement, esprit de conseil et de force, esprit de connaissance et de crainte du Seigneur »

La voix des prophètes résonne encore, celle du Seigneur l’a accomplie : à nous toutes et tous de la faire vivre par la prière et par l’action.

Car comme me l’a dit une chère Amie : « On a tous quelque chose en nous d’Isaïe »

Bon temps de l’Avent à tous et toutes !

Aline

*Les passages en gras sont tirés du Livre d’Isaïe , (11,1-10)

MYSTERIUM LUNAE

«  Le monde est en feu ! » écrivait au 16e siècle Sainte Thérèse d’Avila. Elle pourrait hélas écrire la même chose cinq siècles plus tard, en ajoutant aussi que l’Eglise est malade… De fait, dans un contexte général déjà difficile de déchristianisation de notre société, le scandale des abus cléricaux et sexuels dans l’Eglise, avec ses trop nombreuses victimes en souffrance, mine sa visibilité, son autorité, sa crédibilité, allant même jusqu’à faire redouter, chez certains, sa disparition.

Qui connait un peu l’histoire pluriséculaire de l’Eglise saura qu’elle n’en est pas, loin s’en faut, à sa première crise grave ! La sombre histoire de l’Inquisition, surtout espagnole, alimentée par un antijudaïsme virulent, condamnant les juifs à la conversion forcée au christianisme ou à l’exil, en est, hélas, une des illustrations les plus douloureuses, dont il existe encore de lointains descendants, qu’on appelle des marranes…
Alors, face à cette situation, devons-nous nous décourager et être tentés de quitter l’Eglise ? Certainement pas ! Quitte-t-on une mère ?

Ce sont nos Pères de l’Eglise, une fois de plus, qui, par delà les siècles, viennent à notre rescousse pour nous réconforter et regarder l’avenir avec sérénité. En utilisant une belle, juste et exaltante métaphore ! Pleine d’espérance ! Ils comparent l’Eglise à la lune. La lune, en effet, resplendit mais sa lumière n’est pas la sienne, c’est celle du soleil. Elle reflète sa lumière. Ainsi l’Eglise ne possède pas sa lumière d’elle-même mais du Christ. C’est ce que les Pères de l’Eglise, et en particulier Saint Ambroise de Milan, ont appelé le « mysterium lunae« , le mystère de la lune. Tout ce qui va dans le sens contraire à celui de la tradition de l’Eglise ne doit pas nous troubler. Parce que nous savons que c’est finalement le Christ lui-même qui tient la barre ! Pour paraphraser le vieil adage, « hors du Christ, point d’Eglise »!

La crise actuelle est un feu purificateur. Elle appelle à une conversion radicale de cœur et d’esprit. C’est l’Evangile qu’il nous faut vivre !

L’Eglise est « le germe et le commencement sur terre » du Royaume de Dieu annoncé par Jésus, comme l’a si bien proclamé le Concile Vatican II dans sa Constitution Lumen Gentium…

 Edmond Sirvente

Jesu Rex Admirabilis

       Ces trois mots : Jesu Rex Admirabilis introduisent la première strophe d’un motet du compositeur italien G.P. da Palestrina, (1524-1594). Ils expriment toute la richesse du Christ Roi : « Jésus, roi admirable et triomphateur plein de noblesse, douceur indicible, tout entier digne de notre amour. Reste avec nous, Seigneur, et illumine-nous de ta clarté. Chassant les ténèbres de notre esprit, emplis le monde de douceur ». Nous pouvons trouver cela magnifique, digne de notre admiration, mais peut-être aussi trop éloigné de la réalité.

       Le Christ n’est-il pas plutôt un roi de l’univers, humilié, enchaîné, flagellé, jugé comme un malfaiteur ? Quelle est vraiment la royauté de Jésus ? Les récits évangéliques de la Passion nous donnent des clefs pour comprendre qui est le Christ Roi. Le vêtement de pourpre dont le Christ est revêtu est celui que portent les empereurs romains. La couronne d’épines n’est pas la couronne de laurier décernée à un triomphateur, le roseau n’est pas un sceptre. Tout est dérision, humiliation, mépris. Le trône de gloire du Christ c’est la croix. Et puis il y a le dialogue entre Jésus et Pilate. « Es-tu le roi des Juifs ? » Jésus déclare : « c’est toi-même qui le dis ». « Ma royauté n’est pas de ce monde. Si ma royauté était de ce monde, j’aurais des gardes qui se seraient battus pour que je ne sois pas livré aux juifs. En fait, ma royauté n’est pas d’ici ».

      Sainte Thérèse de l’Enfant Jésus et de la Sainte Face nous offre, me semble-t-il, une belle définition de la royauté du Christ : « J’ai compris ce qu’était la véritable gloire. Celui dont le royaume n’est pas de ce monde me montra que la vraie sagesse consiste à « vouloir être ignorée et comptée pour rien », à « mettre sa joie dans le mépris de soi-même »… Ms A, 71r°. Pour comprendre la royauté de Jésus, Thérèse nous invite à demeurer au pied de la Croix, à contempler sa Face…

     La fête du Christ Roi a été instituée en 1925 par le pape Pie XI pour affirmer la royauté du Christ dans un monde marqué par l’athéisme et la sécularisation. N’est-ce pas toujours d’actualité ?

Et lorsque, très bientôt, nous irons à Notre-Dame nous recueillir devant la Couronne d’épines ce sera comme une réponse à l’Ecce Homo, Voici l’Homme, prononcé par Ponce Pilate désignant le Christ couronné et flagellé: Roi humilié, roi glorieux, voici le Roi.

Brigitte

La lutte contre les violences sexuelles continue

Prions et agissons pour soutenir les personnes victimes et lutter contre les violences sexuelles dans les Églises

La démission du primat de l’Église d’Angleterre, l’archevêque de Canterbury Justin Welby, en réponse au rapport Makin qui révèle la dissimulation des crimes sexuels sur enfants pendant plus de dix ans, nous rappelle que la responsabilité de la sécurité des personnes incombe à la plus haute autorité. Nos pensées et nos prières accompagnent les personnes victimes de violences sexuelles dans l’Église d’Angleterre qui attendent reconnaissance et justice. 

Cette situation souligne la nécessité d’une vigilance constante pour améliorer la protection des personnes à tous les niveaux, dans toutes les institutions, y compris les institutions chrétiennes. En effet, comme le rapport de la Commission indépendante sur les abus sexuels dans l’Église (CIASE) le montre, l’Église catholique est, hors les cercles familiaux et amicaux, le milieu dans lequel la prévalence des violences sexuelles est la plus élevée.

Comment lutter contre les violences sexuelles et promouvoir une culture de protection et de bienveillance au sein des Églises ?

Le 18 novembre est la Journée mondiale pour la prévention et la guérison de l’exploitation, des atteintes et des violences sexuelles visant les enfants. L’Église catholique de Belgique s’associe à cette journée pour renouveler son engagement envers les personnes victimes de violences sexuelles dans l’Église. La Conférence des évêques propose un acte pénitentiel et une prière universelle préparés ensemble avec des personnes victimes. L’évêque de Tournai pose une peinture réalisée par une personne victime dans la cathédrale pour faire mémoire des blessures infligées, du silence imposé et du chemin nouveau qui s’ouvre.

Unissons-nous à la prière de nos sœurs et frères en Belgique. Que cette prière se manifeste par des actions concrètes, de reconnaissance et de justice, en faveur des personnes victimes, et par un engagement à travailler les mesures de protection des personnes dans nos communautés.

  • Pour les victimes d’abus et de violences sexuelles que l’on n’a pas crues ou entendues;
  • Pour les groupes des victimes et leurs représentants qui remettent en question les structures de pouvoir ;
  • Pour les proches des victimes qui vivent dans la douleur et un chagrin non surmonté ;
  • Pour celles et ceux qui espèrent une communauté ecclésiale qui écoute et réconforte, qui se convertisse et se renouvelle, qui offre aide et soutien.

Prions le Seigneur.

La Fédération France Victimes propose un service d’accueil, d’écoute et d’orientation pour les personnes victimes de violences sexuelles dans l’Église catholique, 7j/7 de 9 h à 21 h, au 01 41 83 42 17.

Katherine Shirk Lucas

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