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DIEU NOUS PARLE !

En préparant cette chronique, j’ai retrouvé dans mes archives, un peu par hasard, un texte magnifique et pénétrant de quelqu’un que nombre d’entre vous connaissent bien… Je vous livre, en guise d’introduction, un extrait de ce texte paru en 2020.

« Il faut que par la lecture des Ecritures, le cœur soit circoncis progressivement, page après page, afin qu’il devienne de chair et batte aux dimensions de l’espérance de Dieu pour le monde. Il faut que la lecture des Ecritures dénonce les idoles de ce monde pour ouvrir les chemins d’une vie nouvelle, sur une terre nouvelle, sous des cieux nouveaux, marqués par la justice et la paix. L’Esprit ne peut vivifier ce que la lettre n’a pas incisé, circoncis. L’Esprit ne peut transfigurer sans que la lettre ait dénoncé. (…) Nous sommes appelés à profiter de ce dimanche de la Parole pour rendre contagieux notre amour de la Bible. »

Peut-être certains d’entre vous ont reconnu les mots et le style de l’auteur de ces lignes… Il s’agit de notre cher Père Eric Morin, curé de notre paroisse de 2003 à 2012 et actuellement Directeur de l’Ecole Cathédrale au Collège des Bernardins.

On ne pouvait trouver mieux pour commencer une réflexion sur le dimanche de la Parole ! Ce dimanche 26 janvier 2025 en est, en effet, à sa 6e édition depuis son instauration en 2019 par le pape François, chaque 3e dimanche du temps ordinaire.

Déjà la Constitution Dei Verbum du Concile Vatican II l’affirmait : « L’Ancien Testament est la Parole de Dieu ». Saint Augustin, dès les premiers siècles de l’Eglise, l’écrivait : «  Le Nouveau Testament est caché dans l’Ancien et l’Ancien est dévoilé dans le Nouveau. » Pas d’opposition donc entre l’Ancien et le Nouveau Testament mais bien plutôt une exigeante continuité de la Parole de Dieu depuis la Révélation sur le Mont Sinaï. Pour le dire autrement, en reprenant les mots du regretté Cardinal Aron Lustiger, la Promesse (Ancien Testament) et l’accomplissement (Nouveau Testament) s’éclairent mutuellement. La liturgie catholique a intégré, de façon heureuse, cet échange mutuel dans le dialogue établi à chaque Eucharistie entre la première lecture et l’Evangile.

Le dimanche de la Parole nous invite en même temps à renforcer nos liens avec la communauté juive. La Commission Biblique Pontificale le souligne clairement : « Les Saintes Ecritures du peuple juif constituent une partie essentielle de la Bible chrétienne. »

Quand Dieu parle, il agit. Et Il continue à nous parler aujourd’hui lorsqu’on écoute à la synagogue et à l’Eglise Sa Parole toujours vivante !

Edmond Sirvente

MYSTERIUM LUNAE

«  Le monde est en feu ! » écrivait au 16e siècle Sainte Thérèse d’Avila. Elle pourrait hélas écrire la même chose cinq siècles plus tard, en ajoutant aussi que l’Eglise est malade… De fait, dans un contexte général déjà difficile de déchristianisation de notre société, le scandale des abus cléricaux et sexuels dans l’Eglise, avec ses trop nombreuses victimes en souffrance, mine sa visibilité, son autorité, sa crédibilité, allant même jusqu’à faire redouter, chez certains, sa disparition.

Qui connait un peu l’histoire pluriséculaire de l’Eglise saura qu’elle n’en est pas, loin s’en faut, à sa première crise grave ! La sombre histoire de l’Inquisition, surtout espagnole, alimentée par un antijudaïsme virulent, condamnant les juifs à la conversion forcée au christianisme ou à l’exil, en est, hélas, une des illustrations les plus douloureuses, dont il existe encore de lointains descendants, qu’on appelle des marranes…
Alors, face à cette situation, devons-nous nous décourager et être tentés de quitter l’Eglise ? Certainement pas ! Quitte-t-on une mère ?

Ce sont nos Pères de l’Eglise, une fois de plus, qui, par delà les siècles, viennent à notre rescousse pour nous réconforter et regarder l’avenir avec sérénité. En utilisant une belle, juste et exaltante métaphore ! Pleine d’espérance ! Ils comparent l’Eglise à la lune. La lune, en effet, resplendit mais sa lumière n’est pas la sienne, c’est celle du soleil. Elle reflète sa lumière. Ainsi l’Eglise ne possède pas sa lumière d’elle-même mais du Christ. C’est ce que les Pères de l’Eglise, et en particulier Saint Ambroise de Milan, ont appelé le « mysterium lunae« , le mystère de la lune. Tout ce qui va dans le sens contraire à celui de la tradition de l’Eglise ne doit pas nous troubler. Parce que nous savons que c’est finalement le Christ lui-même qui tient la barre ! Pour paraphraser le vieil adage, « hors du Christ, point d’Eglise »!

La crise actuelle est un feu purificateur. Elle appelle à une conversion radicale de cœur et d’esprit. C’est l’Evangile qu’il nous faut vivre !

L’Eglise est « le germe et le commencement sur terre » du Royaume de Dieu annoncé par Jésus, comme l’a si bien proclamé le Concile Vatican II dans sa Constitution Lumen Gentium…

 Edmond Sirvente

Jesu Rex Admirabilis

       Ces trois mots : Jesu Rex Admirabilis introduisent la première strophe d’un motet du compositeur italien G.P. da Palestrina, (1524-1594). Ils expriment toute la richesse du Christ Roi : « Jésus, roi admirable et triomphateur plein de noblesse, douceur indicible, tout entier digne de notre amour. Reste avec nous, Seigneur, et illumine-nous de ta clarté. Chassant les ténèbres de notre esprit, emplis le monde de douceur ». Nous pouvons trouver cela magnifique, digne de notre admiration, mais peut-être aussi trop éloigné de la réalité.

       Le Christ n’est-il pas plutôt un roi de l’univers, humilié, enchaîné, flagellé, jugé comme un malfaiteur ? Quelle est vraiment la royauté de Jésus ? Les récits évangéliques de la Passion nous donnent des clefs pour comprendre qui est le Christ Roi. Le vêtement de pourpre dont le Christ est revêtu est celui que portent les empereurs romains. La couronne d’épines n’est pas la couronne de laurier décernée à un triomphateur, le roseau n’est pas un sceptre. Tout est dérision, humiliation, mépris. Le trône de gloire du Christ c’est la croix. Et puis il y a le dialogue entre Jésus et Pilate. « Es-tu le roi des Juifs ? » Jésus déclare : « c’est toi-même qui le dis ». « Ma royauté n’est pas de ce monde. Si ma royauté était de ce monde, j’aurais des gardes qui se seraient battus pour que je ne sois pas livré aux juifs. En fait, ma royauté n’est pas d’ici ».

      Sainte Thérèse de l’Enfant Jésus et de la Sainte Face nous offre, me semble-t-il, une belle définition de la royauté du Christ : « J’ai compris ce qu’était la véritable gloire. Celui dont le royaume n’est pas de ce monde me montra que la vraie sagesse consiste à « vouloir être ignorée et comptée pour rien », à « mettre sa joie dans le mépris de soi-même »… Ms A, 71r°. Pour comprendre la royauté de Jésus, Thérèse nous invite à demeurer au pied de la Croix, à contempler sa Face…

     La fête du Christ Roi a été instituée en 1925 par le pape Pie XI pour affirmer la royauté du Christ dans un monde marqué par l’athéisme et la sécularisation. N’est-ce pas toujours d’actualité ?

Et lorsque, très bientôt, nous irons à Notre-Dame nous recueillir devant la Couronne d’épines ce sera comme une réponse à l’Ecce Homo, Voici l’Homme, prononcé par Ponce Pilate désignant le Christ couronné et flagellé: Roi humilié, roi glorieux, voici le Roi.

Brigitte

La lutte contre les violences sexuelles continue

Prions et agissons pour soutenir les personnes victimes et lutter contre les violences sexuelles dans les Églises

La démission du primat de l’Église d’Angleterre, l’archevêque de Canterbury Justin Welby, en réponse au rapport Makin qui révèle la dissimulation des crimes sexuels sur enfants pendant plus de dix ans, nous rappelle que la responsabilité de la sécurité des personnes incombe à la plus haute autorité. Nos pensées et nos prières accompagnent les personnes victimes de violences sexuelles dans l’Église d’Angleterre qui attendent reconnaissance et justice. 

Cette situation souligne la nécessité d’une vigilance constante pour améliorer la protection des personnes à tous les niveaux, dans toutes les institutions, y compris les institutions chrétiennes. En effet, comme le rapport de la Commission indépendante sur les abus sexuels dans l’Église (CIASE) le montre, l’Église catholique est, hors les cercles familiaux et amicaux, le milieu dans lequel la prévalence des violences sexuelles est la plus élevée.

Comment lutter contre les violences sexuelles et promouvoir une culture de protection et de bienveillance au sein des Églises ?

Le 18 novembre est la Journée mondiale pour la prévention et la guérison de l’exploitation, des atteintes et des violences sexuelles visant les enfants. L’Église catholique de Belgique s’associe à cette journée pour renouveler son engagement envers les personnes victimes de violences sexuelles dans l’Église. La Conférence des évêques propose un acte pénitentiel et une prière universelle préparés ensemble avec des personnes victimes. L’évêque de Tournai pose une peinture réalisée par une personne victime dans la cathédrale pour faire mémoire des blessures infligées, du silence imposé et du chemin nouveau qui s’ouvre.

Unissons-nous à la prière de nos sœurs et frères en Belgique. Que cette prière se manifeste par des actions concrètes, de reconnaissance et de justice, en faveur des personnes victimes, et par un engagement à travailler les mesures de protection des personnes dans nos communautés.

  • Pour les victimes d’abus et de violences sexuelles que l’on n’a pas crues ou entendues;
  • Pour les groupes des victimes et leurs représentants qui remettent en question les structures de pouvoir ;
  • Pour les proches des victimes qui vivent dans la douleur et un chagrin non surmonté ;
  • Pour celles et ceux qui espèrent une communauté ecclésiale qui écoute et réconforte, qui se convertisse et se renouvelle, qui offre aide et soutien.

Prions le Seigneur.

La Fédération France Victimes propose un service d’accueil, d’écoute et d’orientation pour les personnes victimes de violences sexuelles dans l’Église catholique, 7j/7 de 9 h à 21 h, au 01 41 83 42 17.

Katherine Shirk Lucas

Le démon muet

La grâce emprunte parfois un canal inattendu. Pour tout vous avouer, j’ai commis l’été dernier un gros mensonge… par omission ! Une chose que j’aurais dû dire, là, tout de suite. Et je suis restée muette. Autant pour ne pas m’attirer d’ennuis que pour ne pas avoir l’air idiote. L’ennui, justement, c’est qu’en me taisant, je risquais d’en attirer à quelqu’un d’autre, des ennuis ! Quelqu’un qui n’y était pour rien. Cas de conscience. Si je m’obstinais à me taire, je m’en tirais à bon (mauvais ?) compte, sauf que le « quelqu’un d’autre », lui, n’y comprendrait rien. Bref, je me sentais très mal à l’aise dans mes tongs, mais l’idée de rétablir la vérité me paraissait au-delà de mes forces.

Je portais tant bien que mal ce dilemme dans ma prière, sans être tout à fait sûre de désirer une réponse qui m’obligerait immanquablement à faire ce que je n’avais aucune envie de faire : taper un numéro sur mon portable et rétablir la vérité.

Or, quelques jours plus tard, voilà que je tombe, dans le quotidien la Croix, sur une chronique à propos de Maurice de Sully, grand prédicateur du XIIème siècle. L’un de ses sermons portait sur un miracle de Jésus délivrant un homme d’un démon qui le rendait muet. « C’est le diable qui rend les hommes muets, disait Maurice de Sully, car il ne leur permet pas de venir à une confession sincère ni de dire leurs péchés d’une façon qui leur soit profitable et les réconcilie avec Dieu.(…) Le diable rend le pécheur muet pour éviter qu’il lui échappe. » Illumination : j’étais sous l’emprise du démon muet !

Soudain, tout était clair dans ma tête. J’ai retrouvé le passage : « Jésus chassa un démon qui était muet. Lorsque le démon fut sorti, le muet parla, et la foule fut dans l’admiration. »  En dépit de mes tergiversations et des incertitudes de ma prière, Jésus me promettait à travers ce bref récit : « Ce que j’ai fait pour cet homme, je peux le faire aussi pour toi, si tu y consens. » Alors, petit miracle discret mais bien réel, j’ai su que ce consentement m’était devenu possible. Le démon n’aurait pas le dernier mot… c’est le cas de le dire !

J’ai pris mon téléphone – le cœur battant et les mains un peu moites. Puis, après avoir enfin donné la juste version des faits, j’ai demandé à mon interlocutrice : « Vous connaissez le démon muet ? » Ça l’a bien fait rire. Et ce rire m’a procuré une telle joie mêlée à un tel soulagement que j’y ai vu une forme de grâce, légère et pleine d’humour, comme le Seigneur est toujours prêt à en donner pour peu qu’on la lui demande… même sans grande conviction !

Marie-Hélène D.

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