Catégorie : ACTUALITE DE LA PAROISSE Page 2 of 23

Le démon muet

La grâce emprunte parfois un canal inattendu. Pour tout vous avouer, j’ai commis l’été dernier un gros mensonge… par omission ! Une chose que j’aurais dû dire, là, tout de suite. Et je suis restée muette. Autant pour ne pas m’attirer d’ennuis que pour ne pas avoir l’air idiote. L’ennui, justement, c’est qu’en me taisant, je risquais d’en attirer à quelqu’un d’autre, des ennuis ! Quelqu’un qui n’y était pour rien. Cas de conscience. Si je m’obstinais à me taire, je m’en tirais à bon (mauvais ?) compte, sauf que le « quelqu’un d’autre », lui, n’y comprendrait rien. Bref, je me sentais très mal à l’aise dans mes tongs, mais l’idée de rétablir la vérité me paraissait au-delà de mes forces.

Je portais tant bien que mal ce dilemme dans ma prière, sans être tout à fait sûre de désirer une réponse qui m’obligerait immanquablement à faire ce que je n’avais aucune envie de faire : taper un numéro sur mon portable et rétablir la vérité.

Or, quelques jours plus tard, voilà que je tombe, dans le quotidien la Croix, sur une chronique à propos de Maurice de Sully, grand prédicateur du XIIème siècle. L’un de ses sermons portait sur un miracle de Jésus délivrant un homme d’un démon qui le rendait muet. « C’est le diable qui rend les hommes muets, disait Maurice de Sully, car il ne leur permet pas de venir à une confession sincère ni de dire leurs péchés d’une façon qui leur soit profitable et les réconcilie avec Dieu.(…) Le diable rend le pécheur muet pour éviter qu’il lui échappe. » Illumination : j’étais sous l’emprise du démon muet !

Soudain, tout était clair dans ma tête. J’ai retrouvé le passage : « Jésus chassa un démon qui était muet. Lorsque le démon fut sorti, le muet parla, et la foule fut dans l’admiration. »  En dépit de mes tergiversations et des incertitudes de ma prière, Jésus me promettait à travers ce bref récit : « Ce que j’ai fait pour cet homme, je peux le faire aussi pour toi, si tu y consens. » Alors, petit miracle discret mais bien réel, j’ai su que ce consentement m’était devenu possible. Le démon n’aurait pas le dernier mot… c’est le cas de le dire !

J’ai pris mon téléphone – le cœur battant et les mains un peu moites. Puis, après avoir enfin donné la juste version des faits, j’ai demandé à mon interlocutrice : « Vous connaissez le démon muet ? » Ça l’a bien fait rire. Et ce rire m’a procuré une telle joie mêlée à un tel soulagement que j’y ai vu une forme de grâce, légère et pleine d’humour, comme le Seigneur est toujours prêt à en donner pour peu qu’on la lui demande… même sans grande conviction !

Marie-Hélène D.

Petit calendrier de l’avent

A l’usage des grands curieux

JOURNÉE LAUDATO SI

Ateliers Laudato Si’ du 23 novembre 2024.

Au programme le MATIN (10h – 13h) :

  • Fresque du Climat adultes et enfants (à partir de 10 ans), animées par Damien
  • Atelier Textile (réparations mains, crochet, tricot), animé par Christine

Déjeuner convivial (13h – 14h) : chacun ramène un petit quelque chose à partager, avec un défi zéro plastique jeté.

Au programme l’APRES-MIDI (14h – 17h) :

  • Atelier 2 Tonnes, animé par Damien
  • Atelier Textile (réparations mains, crochet, tricot), animé par Christine
  • Atelier Jeux de Société, animé par Odile

Pour les autres ateliers, et pour le repas, c’est plus souple 🙂

L’occasion de passer au 8 rue de Palestine si vous avez un moment, et de vous arrêter un instant 🙂

Pour celles et ceux qui savent déjà qu’ils seront présents, n’hésitez pas à vous inscrire, cela nous aide à préparer les lieux, le matériel etc.

Dans l’espoir de vous retrouver prochainement sur ce format inédit

Pauline Henaff

En chemin vers la Toussaint

Nous voici en route vers Toi, Seigneur, à la suite de tous les Saints et de toutes les Saintes qui ont suivi tes pas et ton exemple. Aujourd’hui et pour toujours, ils sont là, ‘‘dans l’immense cortège de tous les Saints’’, comme le dit le beau cantique que nous connaissons tous. (Ou, si ce n’est pas le cas, découvrons-le sans tarder!)

A tout moment chacun de nous peut s’adresser à eux par la prière, pour trouver une place à leur suite. Au fond de nous, nous savons que nous devons imiter les Saints, et les suivre le plus fidèlement possible. Au départ, les saintes et les saints sont des êtres humains comme nous, mais ils ont vraiment tout donné au Seigneur, à chaque instant, leur vie durant… Nous aussi, nous avons tous une relation personnelle avec Jésus, et nous savons que c’est là, dans cette relation avec Lui, qu’Il nous appelle à une plus grande présence. Les grands saints sont et seront toujours nos modèles car ils ont aimé le Christ plus que tout.

Dans sa lettre apostolique ‘‘Avec un cœur de père’’, le Pape François nous parle de Saint Joseph, qui a su convertir sa vocation humaine d’amour de la famille qu’il voulait fonder, en un don total de lui-même, de son cœur, et de toute sa vie, en étant constamment disponible pour aimer et protéger Jésus et Marie. Bien des hommes connaissent et assument très bien ce qui constitue la fonction paternelle, mais Joseph a su aussi, dans tous les moments difficiles (et ils n’ont pas manqué…), écouter d’abord l’Ange du Seigneur, et donner la priorité à ses recommandations, plaçant la voie tracée par l’Ange bien avant ses intentions premières sur ce qu’il y avait à faire à chaque moment. Il a toujours, avant toute chose, écouté la voix de Dieu, qui l’informait constamment au sujet des  menaces et des risques qui pesaient sur la mère et l’enfant. Son rôle dans l’histoire du Salut a donc été décisif, car il a protégé la Sainte Famille en toutes circonstances, en ‘‘espérant contre toute espérance’’ (Rm 4, 18).

Ainsi les saints que nous célébrons, à la Toussaint et les autres jours, le jour de leur fête et dans chaque église et lieu de prière qui leur sont consacrés, ont non seulement accompli du mieux qu’ils le pouvaient les différentes tâches humaines qui leur incombaient, mais ils ont aussi cherché sans relâche ce qu’ils pouvaient faire de plus pour être encore plus proches des attentes de Dieu sur eux, comment ils pouvaient Le servir encore mieux…

Et maintenant qu’ils sont auprès de Lui pour l’éternité, ils continuent à nous aider, comme Sainte Thérèse de l’Enfant Jésus qui disait qu’elle ‘‘passerait son ciel à faire du bien sur la terre.’’ Le Pape François nous rappelle également, à propos de Saint Joseph, que ‘‘la mission spécifique des saints est non seulement d’accorder des miracles et des grâces, mais d’intercéder pour nous devant Dieu, comme l’ont fait Abraham et Moïse, et comme le fait Jésus.’’

Pour finir, je ne peux oublier Saint Paul, quand il parle de cette écharde qu’il a dans la chair, pour, dit-il ‘‘empêcher que je me surestime’’ et il poursuit : ‘‘Par trois fois, j’ai prié le Seigneur de l’écarter de moi. Mais il m’a déclaré : ‘‘Ma grâce te suffit, car ma puissance grandit dans ta faiblesse.’’ (2 Co 12, 7-9) Cette phrase peut beaucoup nous aider quand nous nous sentons submergés par notre/nos faiblesse(s), ou prisonniers en elle(s)…

Marie L.

LA TRANSCENDANCE NOUS RELIE TOUS ENCORE

Nietzsche l’avait affirmé à la fin du XIXème siècle : « Dieu est mort ! » Faire-part de décès, glaçant et provocant. Sous sa plume, ce n’est pas un triomphe, mais une véritable catastrophe, angoissante : « Ce que le monde a possédé jusqu’à présent de plus sacré et de plus puissant a perdu son sang sous notre couteau. – Qui nous lavera de ce sang ? Avec quelle eau pourrions-nous nous purifier ? »

Ce que Nietzsche proclame ainsi avec fracas, c’est la volonté de couper tout lien avec la Transcendance pour inaugurer une nouvelle religion, en quelque sorte : celle de l’Homme. Problème : couper le lien avec la Transcendance divine, c’est aussi couper le lien avec la Transcendance de l’Homme. Ça marche tant que l’Humanité peut croire en elle-même… Mais les deux Guerres Mondiales, l’Holocauste, Hiroshima, et consorts, toute l’accumulation d’horreurs sans nom lors du XXème siècle a sérieusement écorné notre confiance en nous-mêmes, en notre bonté, notre lumière, notre humanisme. Faites un micro-trottoir et demandez aux gens ce qu’ils pensent de l’Humanité, quasi tous feront la grimace. De la même manière que tant d’Hommes n’ont plus voulu croire en Dieu, les Hommes en sont venus à ne plus croire… en eux-mêmes.

C’est le monde dans lequel nous vivons. Et c’est ce qui explique, selon moi, la lente descente vers la médiocrité et la laideur dont faisons l’expérience. Nous nous coupons de la Source. La Création ? Défigurée, enlaidie, polluée. L’idéologie ? Celle du fric. L’architecture ? Fonctionnelle et hideuse. La musique moderne ? Rendue insignifiante, pauvre, rachitique. Les couleurs et l’ornement ont disparu de la vie courante, des habits, des voitures, des productions culturelles. Etc. Faites vous-mêmes la liste.

Maintenant, rentrons dans une Eglise. Tout de suite, on est recentré vers le lien qui redonne la couleur à la vie, sa plénitude, son ouverture. Vers Dieu, tout simplement. Les Chrétiens n’ont pas oublié la Transcendance fondamentale de l’Homme en Dieu. Et c’est ce que nous réaffirmons, jour après jour, dans notre Foi, nos œuvres, nos célébrations. Nous ne nous résignons pas à nous-mêmes, pauvres humains, pris en tenaille entre l’orgueil et la honte. Nous ne nous voyons pas comme un aléa, un assemblage d’atomes plus ou moins stables, voué à la jouissance et à la consommation – consumation, devrait-on dire. Nous vivons la merveille qu’est l’être humain.

Les Fraternités mises en place dans notre Paroisse, et dont la première réunion a eu lieu mardi soir, nous rappellent à l’attention à l’autre, à l’émerveillement devant la complexité humaine. Et nous invite à travers chacun, à reconnaître le visage lumineux de la Transcendance divine, qui nous relie tous.

Ludovic K

Page 2 of 23

Fièrement propulsé par WordPress & Thème par Anders Norén